FILMS
Une saga délirante

1. Évolution de la série
2. Gags
3. Clouseau-Sellers

4. Bio de Blake Edwards et sélection de synopsis

 

1. Évolution de la série
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Peter Sellers et Capucine da La Panthère roseLe premier épisode de la série est à part. L’inspecteur Clouseau (Peter Sellers) n’a qu’un rôle secondaire, Sir Charles Newton (David Niven) et l’intrigue pour s’approprier la pierre tenant le haut de l’affiche. Toutefois son côté gaffeur, maladroit et burlesque est déjà là. Tout comme le penchant affiché de Blake Edwards pour Feydeau. L’influence du roi du vaudeville se fait sentir dans la longue scène de la chambre où les "amants" de la belle Madame Clouseau (Capucine) - ignorant la présence l’un de l’autre - jouent à cache-cache sous le lit, dans le placard, dans la douche, en un tourbillonnant tour de passe-passe afin que le mari ne soupçonne rien, la belle épouse orchestrant le tout d’une main de maître. Car Clouseau est un homme marié et fidèle dans le premier opus, contrairement aux suivants où il changera de partenaire féminine. C’est à partir du film suivant, le non intentionnel Quand l’inspecteur s’emmêle (le projet de départ n’ayant rien à voir avec le célèbre inspecteur et la panthère ne figurant pas au générique), que Clouseau prend tout son relief. Peter Sellers disparaît un week-end entier pendant le tournage et revient avec ce fort accent français qu’il donnera alors à l’inspecteur. Celui-ci sera la source de nombreuses incompréhensions (il prononce "beumb" pour "bombe" par exemple) qui seront du meilleur effet comique. Avec ce film arrive également le meilleur ennemi de Clouseau, le chef inspecteur Dreyfus. Celui-ci hait l’inspecteur au plus haut point et tentera tout pour le voir disparaître. Ceci deviendra même l’intrigue principale de Quand la Panthère Rose s’emmêle. Le dernier élément qui complète la panoplie Clouseau est Cato, son fidèle serviteur chinois, chargé de lui apprendre le karaté. Un domaine dans lequel l’inspecteur se montre particulièrement brillant, arrivant toujours à prendre le dessus sur le pauvre Cato qui ne manque pourtant pas d’imagination pour surprendre son chef. Mais les attaques sont tout le temps interrompues par le téléphone, les choses reprenant alors leur cours normal.


2. Gags : l'inspecteur donne le ton
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Les épisodes se suivent et conservent, outre les personnages de Dreyfus et de Cato, une certaine constance. Le sujet de l’enquête varie entre le vol du célèbre diamant et les tentatives de meurtre sur la personne de Clouseau, mais certains gags restent immuables, stigmatisant l'esprit loufoque de la saga.
La gaffe est l'apanage de Clouseau. Ainsi, nombreuses sont les fois où l’inspecteur, s’il ne met pas le feu à son propre bureau, provoque un incendie dans celui de son supérieur. D'autre part, dans trois des films de la série, il voit son pantalon déchiré à cause d’une clef bloquée dans une serrure : le côté tête-en-l’air du personnage crée de savoureux moments comiques et développe l'esprit loufoque des films. Autre source de ravissement, dans chacun des épisodes l’inspecteur se déguise, le sommet étant atteint avec La Malédiction de la Panthère Rose, dans lequel Clouseau porte cinq déguisements différents. Le héros malgré lui s’essaye au passage à parodier quelques genres, ainsi dans Quand la Panthère Rose s’emmêle, il s’attaque à James Bond et lutte seul pour déjouer les plans de l’inspecteur chef Dreyfus, devenu dément et voulant, outre tuer Clouseau, poser sa marque sur le monde. Dans La Malédiction de la panthère rose, ce sont les films de gangsters qui sont à l’honneur, Clouseau ne dépareillant pas dans sa panoplie de mafioso avec son costume rayé, un borsalino sur la tête et des boules de coton dans la bouche.


3. Clouseau-Sellers
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Qui est vraiment Clouseau? Peu d’indices sont donnés sur ses antécédents et sur sa vie. Depuis l’échec de son mariage, il passe de femme en femme et nulle mention n’est faite de famille mis à part une grande tante. Ainsi, à la fin de La Malédiction de la Panthère Rose, le spectateur apprend qu’il est devenu détective après que cette tante s’est fait enlever par un phrénologiste arménien sans licence qui aurait réclamé une rançon pour la libération de la dame.
Le personnage doit tout à Peter Sellers, qui est Clouseau plus que n’importe quel autre acteur ne le sera jamais. Ainsi Blake Edwards lui dédie À la recherche de la Panthère rose avec ces mots: "À Peter le seul et unique inspecteur Clouseau". Peter Sellers a créé le personnage de Clouseau de toutes pièces : cet accent qu’il est allé chercher à Paris dans une loge de concierge, cet humour physique qu’il partage avec Blake Edwards, ses grandes capacités faciales qu’il tient de son idole Stan Laurel, le tout combiné à une grande souplesse d’improvisation et à des scénarios finement écrits - les jeux de mots se renouvelant à chaque film.
Plus de trente ans après, il est toujours aussi agréable de suivre Clouseau le farfelu, de le voir demander à un chauffeur de taxi de suivre une voiture et celui-ci de sortir de son véhicule pour courir derrière la voiture, chose qu’il fera encore en arrière-plan dans une scène quelques minutes plus tard dans le film.
Une chose est certaine, À la recherche de la Panthère rose, tourné après la mort de l’acteur, prouve bien la place prépondérante de celui-ci dans le succès des films. Sans lui, Blake Edwards a préparé un best-of des films précédents alors que le spectateur suit une journaliste (Joanna Lumley) qui enquête sur la disparition de Clouseau et questionne ainsi tous les protagonistes principaux des épisodes passés. Pour les trois films suivants, Blake Edwards aura l’intelligence de faire l’impasse sur le rôle de Clouseau, sachant qu’il ne peut remplacer l’irremplaçable. Peter Sellers est mort, vive l’inspecteur Clouseau.


4. Pour en savoir plus
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Blake Edwards

Blake Edwards
Synopsis